Un grand dégoût m'anime

 Je touche à moi-même. Je me palpe le pouls.

Un grand dégoût m'anime. Rejets après rejets. 


Une grande haine se déverse. Il n'y a rien de beau.

Tout est une traîtrise, une truanderie, une entourloupe.

On était bon à tout, et bon à rien. On était comme superflux.


Je suis désorganisé, désordonné, et hautement inorthodoxe. 

Mon sang ne fait pas qu'un seul tour, il en fait des multitudes.

Tout mon coeur est le maître passeur, le proxénète de ma volonté.


Je touche à votre visage, et à ces rides qui se plissent, qui s'étendent, se vexent.

Je goûte à votre humanité, à vos erreurs, vos privilèges, et à tous vos désirs.

On était pas loin, bercé dans le même arbre, dans le même cortège.


On était plus fier que Cortez, et ses galleries de galères.

On voyageait plus loin que le bout de l'horizon, que le bout de son nez.

On voyait loin, on voyait vaste, et nos frères tombaient sous la huée, sous la houle.


La beauté, cette pute, elle ne savait pas ce qui est bon pour elle. 

Elle cherchait l'or dans la rivière, et chassait le rouget aux bords de l'océan.

La beauté, deux fois non-nécessaire, et non-sincère, s'inventait le triple de sa beauté.


On avait mis la ceinture de sécurité, et tout était bien attelé, bien ficelé.

Ça giclait le sang, la sueur et la puanteur de toute une nation, toute une dynastie.

Le père et le fils, se passaient leurs hontes, et de leur passé s'élevaient, se retrouvaient...


Ils se retrouvaient aux bords de l'éternité.

Ils se retrouvaient sans le sou pour passer.

Ils se retrouvaient, avec une grande haine.


Ma muse s'amuse, sans sa gueule de muselée.

Ma muse, elle craint, elle est bien faible.

Ma muse est si soucieuse de son bien-être.


De rien, je reviens à rien.

Comments